La covid ne peut avoir bon dos !
Les mois passent et les personnels de l’établissement de Malakoff, comme tous les citoyens français, s’enfoncent dans une crise sanitaire dont ils ne voient pas le bout mais dont ils subissent eux-aussi les conséquences. A commencer au travail.
Beaucoup de personnels de la rue Danton ont été poussés voire, sur injonction, placés en télétravail par la direction. Des décisions managériales histoire d’éviter le plus possible les contaminations dans les locaux. Au regard de ces 10 mois que nous venons d’enchainer depuis le début de la crise, ces décisions ont porté leur fruit : l’établissement de Malakoff n’a pas été victime d’une avalanche de cas positif à la covid. Une bonne nouvelle pour nous tous pas seulement due à la mise en place de la distanciation professionnelle car un certain nombre de salariés continuent de venir travailler physiquement sur le site. C’est donc la preuve que le respect des nouvelles règles sanitaires par les personnels et les mesures mises en œuvre au sein de l’établissement fonctionnent.
En revanche, cette désétatisation professionnelle commence à peser sur celles et ceux qui y sont « abonnés » au quotidien : déracinement professionnel, isolement, pertes d’information et surtout perte du lien social au travail. De plus en plus de ces salariés nous font part de leur mal être. Certains ont le sentiment d’une déconnexion humaine avec l’entreprise au risque de… A contrario, nombre de salariés qui travaillent en présentiel sur le site reconnaissent eux-aussi perdre le lien avec des collègues placés en télétravail et dont la communication avec eux s’amoindri, au risque de…
Cette situation, nouvelle et non préparée, commence sérieusement à engendrer des troubles de part et d’autre. D’autant plus que, derrière cette situation, se cachent d’autres comportements qui ont des conséquences pour le moins… irritantes : la rancœur.
En effet, si de nombreux salariés en télétravail s’activent à remplir les missions professionnelles qui leur sont confiées, un certain nombre d’autres profitent de la situation pour en faire le moins possible, pour rester le moins possible dans l’établissement, au risque de mettre à mal, en difficulté le travail et les missions que nous devons assurer ensemble (ceux sur place et ceux chez eux) et surtout de créer des tensions entre salariés et/ou avec l’encadrement du fait de ces profiteurs.
Le SNPCA-CGC rappelle à tout un chacun que nous, salariés de l’établissement de Malakoff comme de tous les sites de France Télévisions avons la chance d’avoir notre salaire à la fin du mois. La crise sanitaire que nous éprouvons et que nous couvrons notamment au plan de l’information, nous permet de nous rendre compte chaque jour davantage des dégâts qu’elle cause chez nombre de nos concitoyens, y compris chez certains membres des familles des salariés (conjointes, conjoints, enfants, parents…) : perte d’emploi, pertes de revenus, isolement, précarité, absence de perspectives professionnelles, problème d’embauche et d’avenir pour nombre de nos enfants…) Et pendant ce temps-là, des salariés de France Télévisions profitent de la situation… Un comble… Sans compter les tensions grandissantes engendrées entre celles et ceux qui s’investissent au mieux durant cette période complexe pour assurer leur travail et quelques-uns qui, par leur absence ou leur laxisme, grippent non seulement les missions dévolues à notre établissement mais aussi le travail de tout un chacun par les problèmes qu’ils génèrent.
Une honte ! Si manquement professionnel il y a de la part de certains salariés, faute professionnelle AUSSI est à porter au crédit de l’encadrement : comment se fait-il que certains responsables, certains cadres ne demandent pas ou pas suffisamment des comptes à ceux qui profitent de cette situation ?…
Le SNPCA-CGC ose le dire en cette période si particulière : profiter de la crise sanitaire est non seulement une faute professionnelle. C’est aussi une faute morale au regard des missions de service public qui sont les nôtres, au moment où plus que jamais, les citoyens ont besoin d’un service public de l’audiovisuel fort, notamment dans le lien qu’il assure et doit assurer entre les outre-mer et l’hexagone et réciproquement.
Par conséquent, le SNPCA-CGC demande à la direction, non pas de faire revenir tout le monde sur site, mais de changer de paradigme quant à la gestion de la situation pandémique au sein de l’établissement de Malakoff, comme par exemple, le fait de faire tourner les effectifs au sein de l’établissement, notamment pour les services maintenus totalement en télétravail, de mettre en place et à dispositions des outils informatiques plus performants pour les personnels travaillant essentiellement depuis chez eux, de mettre en place une ligne téléphonique dédiée par du personnel en interne, une sorte de ligne SAV pour répondre aux problématiques de ces salariés (et non une ligne extérieure, déconnectée des réalités de nos missions !) et de revoir la gestion de l’encadrement. Le SNPCA-CGC demande qu’un point particulier sur ce sujet soit inscrit à l’ordre du jour du prochain CSE de Malakoff.
La covid ne peut avoir bon dos, ni pour les profiteurs, ni pour la direction pour ne pas fournir de efforts supplémentaires pour accompagner les salariés isolés chez eux en télétravail. De nouvelles mesures d’accompagnement doivent être prises rapidement pour que cette nouvelle année où il y a fort à parier que le travail tous ensemble sur le site n’est pas prêt de se revivre comme avant, se déroule le mieux possible (ou le moins mal possible, c’est selon !) et nous permette de mieux travailler ensemble, où que l’on soit, et nous maintienne unis dans l’accomplissement des taches pour lesquelles nous sommes rémunérés…
Malakoff : le 21 janvier 2021.