Extrême colère des JRI de France Télévisions bientôt cantonnés aux seuls micros trottoirs…

La colère fait beaucoup plus que gronder chez les JRI de France Télés. Ils sont remontés comme des pendules car ils ont appris hier par la voix de Pascal Golomer qu’ils ne pourront plus travailler pour les Sports. La direction privilégiant le recours à des JRI extérieurs au motif totalement bidon qu’ « un prestataire extérieur coûterait le même prix qu’une équipe »

De qui se moque-t-on ?

Lorsqu’on paie la prestation d’un JRI extérieur et que le JRI de France Télévisions reste sur place sans activité, un élève de CM2 pourrait comprendre que ça coûte quasiment deux fois plus cher…mais la roublardise, c’est que  ce ne sera pas le même centre de coûts pour l’un que pour l’autre, autrement dit un simple  jeu d’écritures.

Les JRI se sont réunis et suite à l’Assemblée générale qui s’est tenue, les SDJ de la Rédaction des Sports et de la Rédaction nationale, ont publié une lettre ouverte à ce sujet (*)

Pourtant, les JRI lors de la dernière réunion de service avec Alexandre Kara n’avaient pas eu le même son de cloche. La calineotherapie était à l’ordre du jour….Comment ? Réduire vos interventions, mas il n’en est pas question !

Le même qui ce mercredi en CSE, va dire le contraire alors qu’un tel scénario n’avait jamais été évoquéLa méthode est horrible s’emportent beaucoup de ces professionnels qui s’interrogent à juste titre.

« Ça commence par les Sports – facile – et ensuite ? Ensuite pas de remplacement des départs à la retraite au service JRI et puis, petit à petit,  sous le fallacieux prétexte de faire des économies, l’agence de presse de FTV studio fournira les reportages.

C’est déjà le cas pour « Le 13h15 » de France 2 ayant déjà fermé la porte aux JRI de F2 et partiellement pour d’Envoyé Spécial et Complément d’enquête…

Donc à terme le JRI de FTV sera cantonné aux micros trottoirs. Le directeur de l’Info les adorant, à tel point qu’il est allé à l’INA voir leur évolution [Si si]

Autrement dit, préférer les séquences hachées répondant aux seuls besoins des éditions qui les déclencheront  en un claquement de doigt, aux tournages de fond… En gros, ne plus faire un métier honorable pour devenir technicien de l’image.

Le «faire des économies », a bon dos…Les -86M€ qu’Ernotte a fait adopter en Conseil d’Administration, n’étant qu’une vaste fumisterie que l’IGF a souligné tout au long de son dernier rapport.

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Lettre ouverte commune des SDJ de la rédaction des Sports et de la Rédaction nationale

Ce lundi 6 janvier 2025, la direction des sports nous a annoncé que désormais les tournages de nos émissions de sports, la quotidienne « Tout le sport », l’hebdomadaire « Stade 2 » ainsi que notre couverture des évènements sportifs du groupe ne seront plus assurés par les JRI de rédaction Nationale mais par des équipes extérieures.

La Direction des Sports doit donc, du jour au lendemain, produire 140 minutes d’émissions par semaine en faisant appel à des collaborateurs extérieurs à France Télévisions pour la mise en image de ses reportages. Une externalisation à peine déguisée qui met en péril à court terme l’avenir des émissions. Une décision qui fait fi du savoir-faire et de la plus-value apportés par les JRI du planning de France Télévision qui travaillent pour la Direction des Sports depuis de très nombreuses années.

C’est avec stupéfaction, sans concertation et sans annonce officielle, que nous avons appris cette décision prise unilatéralement par la Direction de l’Information dans un souci d’économies. 

Cette décision est en contradiction avec le discours officiel porté par le groupe France télévisions lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Notre travail avait été salué unanimement l’été dernier avec une couverture record dans l’histoire de ces compétitions, des audiences historiques et un savoir-faire salué par la presse nationale et internationale, mais aussi par le Comité International Olympique lui-même. La mutualisation des moyens avec la direction de l’Information a également été une réussite, avant et pendant ces deux évènements exceptionnels durant lesquels toutes les forces vives de France Télévisions ont travaillé à l’unisson pour un résultat exceptionnel.

Aujourd’hui, les JRI de France Télévisions sont reconnus pour la grande qualité de leur travail, notamment au travers de leurs reportages dans Tout le sport, Stade 2 et les autres émissions. Ils ont d’ailleurs été à plusieurs reprises primés pour cela. 

Se passer des JRI de la rédaction nationale, c’est donc se priver d’un savoir-faire et d’une garantie d’indépendance pour ces sujets. 

Cette externalisation est aussi très inquiétante pour le futur de la rédaction nationale. Aujourd’hui la direction des sports et demain ? Les magazines de l’information, déjà externalisés en partie, le seront-ils complètement ? Les longs formats diffusés dans le 20H seront-ils demain réalisés, eux aussi, par des sociétés de production extérieures à la rédaction nationale ? Où s’arrêtera cette logique d’externalisation de l’information ? Rappelons qu’elle a déjà débuté : une partie des formats réseaux sociaux ou des formats et chroniques réalisés dans « 20h30 », le week-end.

Est-ce une mesure d’économie dans le plan de réduction d’ETP annoncé par la direction de l’information il y a maintenant quelques semaines ? Est-elle annonciatrice de la suppression de postes au service JRI ? 

Que reste-t-il de l’héritage des jeux olympiques ? De nos audiences de Paris 2024 ? Nos SDJ ne sauraient accepter une telle décision qui remet en question l’avenir de nos émissions et de leur production. Nous exigeons au plus vite des réponses, de la présidence et des directions de l’information et des sports, après cette annonce faite sans concertation et de manière brutale.

 

La SDJ de la rédaction des sports

La SDJ de la Rédaction nationale