France Ô Concordia

Ils n’en reviennent pas les salariés de l’établissement de Malakoff comme ceux des 1ère : pas une semaine ne se passe ou presque sans un mail annonçant une valse des directeurs en tout genre. Et pendant ce temps-là : pas une annonce concrète concernant l’avenir de la chaine des outre-mer, de ses salariés et du site de Malakoff…

« France Ô Concordia » !

Le rapport avec le tragique naufrage du Costa Concordia et ses 32 victimes que le capitaine abandonnait pourrait, ici, paraître incongru mais c’est pourtant la phrase mainte fois entendue ces jours-ci que se répètent dans les couloirs les salariés de Malakoff « Ici, c’est comme le Costa Concordia : le bateau prend l’eau et les pilotes sont les premiers à quitter le navire, laissant les salariés-passagers sombrer et couler »

Et puisqu’il faut bien appeler un chat un chat, le personnel désabusé d’ajouter en chœur « On est rien pour ces gens-là. Pire : de la merde ! Eux, ils ne pensent qu’à leur gueule…» !

Pas l’ombre d’un projet sérieux pour remplacer France Ô. Pas la moindre perspective qui permettrait aux personnels concernés d’espérer, de se projeter, à défaut, de se situer, de visualiser un tant soit peu un horizon et un avenir. Rien, que dalle, nada, que tchi, macache, walou…

Conséquences : plusieurs salariés ont pris les devants et migrent ailleurs, outre-mer, au siège, en région ou pire en dehors de l’entreprise.

« Il faut préserver l’expertise « outre-mer » au sein des personnels de l’établissement de Malakoff », déclarait Franck Riester le Ministre de la Culture le 17 janvier dernier devant la Commission Outre-mer du Sénat. « Tu parles ! ».

A force de ne rien voir venir, de plus en plus de salariés craquent et prennent la tangente, emportant avec eux leur expertise outre-mer et leurs savoir-faire professionnels. Un début d’hémorragie qui, si rien ne change, n’est pas prêt de s’arrêter.

Des départs qui ont des conséquences directes sur ceux qui restent…

Baisse des effectifs, pertes des ETP, augmentation des charges de travail pour pallier les partants, moral qui flanche, incitations au départ d’autres personnels, écœurements, dégouts et/ou jalousies de voir partir des collègues, des copains, voire des amis…

Comment en vouloir à ces salariés qui s’en vont parce qu’ils ne voient plus d’avenir ni de projet structurant au sein du site de France Ô  de Malakoff ?… Surtout : que fait la direction du Pôle outre-mer ? Que fait la direction de Malakoff ? Que fait la direction de France Ô ? Il est où le projet ? « Il est où », comme dirait la chanson ?…

« Ne vous inquiétez pas, on y travaille ! » affirment en cœur le président du CSE de Malakoff et le DRH… « Il faut du temps. Faites-nous confiance », a-t-on pu  lire à maintes reprises dans le procès-verbal du dernier CSE de janvier. Tu parles !

Un P.V. déconcertant tout autant qu’affligeant par le nombre de non-réponses aux multiples questions posées par les élus. Un véritable déni de démocratie sociale au sein de l’entreprise France Télévisions !

« Tous ceux qui répandent des mauvaises nouvelles ou des nouvelles anxiogènes sont des irresponsables et des méchants », osent s’insurger ces mêmes dirigeants. (Pour ne pas dire autre chose !) Les mêmes qui se cachent en permanence derrière les nouvelles lois Macron qui régissent désormais les Instances représentatives des personnels pour ne pas répondre !  Surtout ne pas répondre aux si nombreuses et si légitimes questions des salariés… Avec, comble de la situation, un verbiage et des éléments de langages qui puent les cabinets-conseils à plein nez – des cabinets-conseils qui continuent de pulluler au sein de France Télévisions – payés à prix d’or avec de l’argent public pour coacher les dirigeants à ne pas répondre, enfumer ou embrouiller les salariés et leurs élus.

Des sommes folles qui dès lors ne servent pas à produire de l’information, des émissions et des programmes. De l’argent qui ne sert pas à assurer tout simplement nos missions de service public.

A part ça, la seule chose que constatent les salariés : c’est la valse des directeurs et autres responsables en tout genre (et surtout en aucun genre du tout !) qui n’oublient pas de toucher de bons salaires en fin de mois…

Les salariés de France Télévisions et particulièrement ceux de France Ô et du site de Malakoff n’en peuvent plus de ce mépris, de toutes ces non-réponses, d’être infantilisés en permanence. LA SEULE CHOSE QU’ILS CONSTATENT : c’est la fuite en avant ou le « recasage » des hauts cadres de cette entreprise.

Où est passée la vertu dirigeante ? Où est passée la responsabilité de celles et ceux à qui ont été confié des outils si extraordinaires que sont France Ô et plus largement le Pôle outre-mer avec les 1ere ?

Où sont passés la fierté et l’honneur des hommes et des femmes qui se doivent d’assumer les hautes responsabilités managériales et d’encadrement avec salaire et primes à la clé ? Où est passé l’intérêt collectif inhérent à tout responsabilité managériale, y compris celle de démissionner pour faire valoir son désaccord avec le 8ème étage ou encore la Tutelle quand plus aucun dialogue n’est possible et/ou qu’aucune solution ou proposition n’est retenue ?…

Encore une fois pour preuve que rien n’avance: ce CSE Malakoff de février 2019, en plein ouragan France Ô, programmé sur une seule après-midi… 4 heures de pas grand-chose et pour quoi au final: ne rien annoncer et ne rien débattre au final ? C’est cela le respect du travail et de l’engagement des salariés ?

7 mois se sont écoulés depuis l’annonce de la fin de France Ô et à ce jour toujours rien à court, moyen et encore moins long terme !… Si ce n’est que, contrairement à ce qui avait été annoncé, promis craché juré aux stations ultramarines par Delphine Ernotte elle-même : la fin de France Ô ne profitera pas aux 1ere. Elles vont, elles aussi, devoir subir de fortes avaries…

C’est bien tout le Pôle outre-mer de France Télévisions qui est précipité  contre le récif de la réforme Ernottienne pour s’y fracasser.

« Les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient… » dit à juste titre l’adage.

35 ans après la fin de France 3 DOM-TOM et la création du Réseau France Outre-mer pour mettre en valeur les singularités et les richesses de l’archipel France, Delphine Ernotte saborde le navire Outre-mer de France Télévisions avec la complicité passive ou inactive des dirigeants du Pôle outre-mer…

Pendant ce temps-là, les salariés de Malakoff assistent pétrifiés à l’agonie de leur chaine et de leur établissement ainsi que le délitement à venir des 1eres avec ce sentiment très fort de vivre une première catastrophe qu’ils appellent aujourd’hui le « France Ô Concordia » avant d’assister demain à la suivante : la « 1ere Concordia »…

A moins… A MOINS ?!?…

Malakoff : le 21 février 2019.

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2019 02 21 France Ô Concordia

Casse organisée de France Télévisions et absence totale de stratégie.

Aujourd’hui mardi 19 février, Delphine Ernotte a choisi de présenter en CSEC (Comité Social et Économique Central), les soi-disant orientations stratégiques qu’Emmanuel Macron, son Premier ministre et son gouvernement auraient validées et qu’elle compte bien faire avaler aux élus sous couvert de transformation de l’entreprise et de  « révolution numérique qu’il convient d’accélérer (sic)».

Ce texte, plein de néologismes, (l’évènementialisation des antennes, une distribution maitrisée visant à ne pas être désintermédiés, une information servicielle, etc…) histoire de faire passer les élus pour des andouilles et de détourner l’attention, présente uniquement un vaste plan d’économie avec suppression de deux chaînes linéaires et la disparition du Soir 3 et démontre l’absence totale de stratégie pour le groupe France Télévisions.

Les élus apprendront par exemple que « la tranche d’information du soir sur France 3 [le Soir 3 donc, dont beaucoup prédisaient la fin] sera mutualisée entre France 3 et France Info, d’abord diffusée à horaire fixe sur France Info, puis ensuite sur France 3 pour (soi-disant) favoriser une seconde partie de soirée plus lisible sur la chaîne »La Direction veut tenter de faire croire qu’elle subit une programmation dont elle est elle-même l’auteur.

Dit plus simplement, c’est France Info qui assurera la fabrication et la diffusion de l’édition sur le Canal 27 de la TNT et France 3 qui la rediffuserait plus tard.

Cette annonce, véritable arbre qui cache la forêt est surtout destinée à éviter d’autres sujets qui fâchent « l’arrêt de France Ô et de France 4 » sans qu’aucune information ne soit donnée aux salariés impactés sur leur devenir au sein de FTV.

A cela s’ajoute la volonté de faire partir deux mille salariés avec les conséquences que l’on peut imaginer sur les conditions de travail de ceux qui resteraient et la vente de l’immeuble qui abritait France 5, rue Horace Vernet.

Il est temps pour notre Tutelle de siffler la fin de la partie avant le naufrage programmé par la direction de l’entreprise à laquelle nous sommes tous attachés.

Selon le blog Cgc Médias, près d’1 million d’euros de primes de présentation versé en fin d’année pour des présentateurs de France Télévisions !

« Alors que Delphine Ernotte essaie de trouver des signataires au pseudo accord de Ruptures Conventionnelles Collectif destiné à virer du Senior en masse à France Télévisions, intitulé « Plan de recomposition des effectifs » dont la Justice devrait bientôt être saisie; en pleine période d’économies, ce sont près d’un million d’euros de prime de présentation qui, selon le blog Cgc Médias , a été versé en fin d’année à des présentateurs de France Télévisions !

Quels sont d’ailleurs les présentateurs à s’être partagé cette très grosse enveloppe de présentation ?

En gros, une prime de présentation pour présenter… A quand des primes d’installation pour installer, de production pour produire, de déménagement pour déménager et de travail pour travailler ?« 

Une douzaine de hiérarques de France Télévisions passent dix jours en Polynésie

Une douzaine de hiérarques  de France Télévisions passent dix jours en Polynésie pour la 16ème édition du FIFO alors que l’entreprise table sur 2000 départs pour des économies.

L’article « Polynésie la 1ère sous la menace d’une grève à la veille du FIFO »  du 31 janvier 2019 mais toujours d’actualité fait référence comme le blog CGC Média y avait consacré un article le 27/01/19 au même moment sur le déplacement de la direction de France Télévisions d’environ une douzaine de têtes qui débarquent à Tahiti pour la 16ème édition du FIFO en pleine période d’économies pour lesquelles Delphine Ernotte table sur 2000 licenciements sous couvert d’une pseudo rupture conventionnelle collective (RCC).

11 personnes du groupe France Télévisions débarquent pour le FIFO, logés à l’Intercontinental pendant 10 jours et ils ne voyagent pas en classe éco.

Voici un extrait de l’article en question :

« PAPEETE, 31 janvier 2019 – La station Polynésie la 1ère est sous le coup d’un préavis de grève… A l’origine de cette contestation, les coupes budgétaires auxquelles se trouve soumise la station de Pamatai dans le cadre du plan d’économies imposées à toutes ses antennes par le groupe France Télévisions et les conséquences, sur l’organisation et la qualité du travail,

« Mais la goutte qui a fait déborder la vase, c’est lorsqu’on a appris que 11 personnes du groupe France Télévisions débarquent pour le FIFO, logés à l’Intercontinental pendant 10 jours, explique un employé de la chaîne. Et ils ne voyagent pas en classe éco.
A côté de ça, on nous demande de supprimer trois postes équivalents temps plein, cette année, et subir une coupe budgétaire de 91 000 euros en 2019. C’est ce double langage qui a mis le feu aux poudres. »

Le préavis demande à ce que soit établi un projet éditorial pour la reconquête des audiences ; un moratoire sur les suppressions de postes ; la régularisation des collaborateurs sous contrat CDD « depuis des années » ; le renouvellement « de certains cadres du comité de direction » ; et diverses améliorations des conditions de travail des techniciens. »

La déconfiture numérique programmée de Delphine Ernotte.

Le numérique par ci, le numérique par là… Delphine Ernotte en a rebattu les oreilles de plus d’un  Elle n’a que ce mot-là à la bouche… La télévisions est morte ressasse-t-elle à l’envi !

D’où la soi-disant nécessité de virer environ 2000 salariés  (des départs volontaires selon elle) pour permettre la « recomposition des effectifs nécessaire à la transformation » et surtout  pour aller  « chercher les jeunes là où ils se trouvent, sur le numérique ».  Il faudrait de nouveaux profils rajeunis en interne plus tournés vers les nouvelles technologies à la pointe du média numérique mais aussi concurrencer Netflix.

Quelle mascarade!

Si la télévision publique n’est pas encore morte, c’est presque un miracle. Ce n’est pas faute depuis l’été 2015 d’avoir tout fait pour la tuer ! A France Télévisions, l’atmosphère n’a jamais été si délétère et les collaborateurs plus remontés les uns que les autres  abasourdis de voir leur outil de travail ainsi cassé au quotidien.

Le numérique roi, l’arlésienne Salto, les nouveaux modes de consommation tv, etc…vous n’entendez que ça. La semaine qui s’écoule et qui a fait mentir Ernotte une fois de plus, annonce pourtant l’imminente déconfiture à venir.

Ce weekend, après le HuffPost et BuzzFeed, le groupe Vice media a annoncé qu’il prévoyait de réduire de 10% son personnel, soit 250 postes, un nouveau coup dur pour le secteur des médias numériques encore florissant il y a quelques années.

Si Vice était, lors de son lancement en 1994, un magazine de contre-culture qui est peu à peu devenu une société d’édition valorisée à plusieurs milliards de dollars, le groupe a progressivement perdu en audiences.  Sa chaîne Viceland, lancée en 2016 en fort déficit (100 millions environ en dessous du chiffre d’affaires annoncé à 805 millions de dollars pour 2017) n’a réuni en fin de compte réuni que très peu de téléspectateurs.

Ces coupes interviennent peu après le malaise au sein des sites BuzzFeed News –qui prévoit de se séparer de 300 employés au total– et HuffPost, qui a congédié 10% de sa rédaction, soit 20 personnes. S’il n’y avait que cela pour montrer à celles et ceux que le numérique est loin, très loin d’être la panacée…

La plateforme de streaming Molotov TV devenu depuis son lancement en 2016 l’un des services les plus populaires en France pour accéder aux chaînes de télévision, les enregistrer et accéder aux services de replay, tombe dans l’escarcelle d’Altice.

Selon les informations fournies par la société qui dit compter 7 millions d’utilisateurs en France, Altice qui opère dans l’Hexagone sous le nom de SFR –  également présente dans le domaine du média…. entre autres via NexRadio Tv (BFM TV, BFM Business, BFM Paris, RMC Story et RMC Découverte), Libération et L’Express et qui détient pour info les droits de diffusion de la Ligue 1 – devrait  reléguer au grenier l’arlésienne Salto dont plus personne ne voit l’intérêt… si tant est qu’il y ait eu un intérêt un jour !

Grâce à cette entrée, les abonnements à des chaînes comme Canal+ et BeIN Sports deviennent plus faciles. Les restrictions relatives à TF1 et M6 (pas d’enregistrement possible, ni de replay) vont aussi disparaître. Par ailleurs, la plateforme profitera de la force de frappe d’Altice pour mieux vendre ses produits.

Tout ça ne va pas arranger « Salto projet toujours dans les limbes »   qui devrait  selon Delphine Ernotte qui s’exprime donc au nom de TF1 et de M6, permettre de « participer activement au rayonnement de la création française et européenne ».

L’État actionnaire devrait, selon plusieurs sources, arrêter les frais.