Etablissement de Malakoff – En loucedé

Ce jeudi, se tenait un CSE extraordinaire au sein du pôle Outremer de France Télévisions dans l’établissement de Malakoff pour parler du déménagement de ce dernier vers le Siège.

CSE extra prévu dès octobre …C’est surement pour ça que la direction a envoyé la veille de la réunion à 20h un indigeste pavé sur le sujet alors que la loi impose pourtant 5 jours obligatoires 

Les élus qui ont quasiment découvert en séance le nouveau texte, n’on pas apprécié mais alors pas du tout, d’être pris pour des andouilles par une direction qui espérait bien faire passer en loucedé – c’est le mot  – comme elle l’avait fait pour « Le Studio des Outremers » au dernier Comité de groupe.

Ils ont d’ailleurs voté un texte commun à l’unanimité (*) constatant «  de facto, le délit d’entrave de l’instance, constitué par la décision de la direction de mettre un terme à l’activité du service de l’autopromotion et habillage au 31 décembre 2024 : Une décision qui n’a jamais été abordée en CSE » et votant ce faisant « la suspension de cette réunion extraordinaire. »

(*)

Délibération du CSE FTV Malakoff

Les élus du CSE de FTV Malakoff expriment leur profonde indignation au vu des conditions dans lesquelles le CSE extraordinaire, demandé le 21 octobre 2024, doit se dérouler ce jour.
Cette réunion a pour objectif de permettre la visite des futurs espaces de travail au sein de MFTV, de fournir des précisions sur les évolutions majeures du projet CAMPUS, et de répondre aux questions adressées par le secrétaire de l’instance à la direction le 26 novembre 2024.
L’annulation de la visite de tous les espaces de travail, annoncée hier soir, au motif de « raisons de sécurité », suscite incompréhension et étonnement.
Certains espaces, non concernés par des travaux, auraient pu être visités sans risque.
Les documents envoyés tardivement sont lacunaires, ne répondent pas à l’ensemble de nos questions, et ne constituent pas une véritable information de l’instance.

Après plusieurs mois d’attente et d’absence de réponses concrètes, les élus exigent que cette réunion extraordinaire du CSE reprenne le mardi 17 décembre, par une visite complète des espaces.

Les élus du CSE exigent une information loyale et transparente qui leur permettra de jouer pleinement leur rôle de relais auprès des salariés.
A six mois de la date fixée pour le déménagement, les salaries de Malakoff éprouvent une inquiétude devant les incertitudes qui entourent toujours ce projet lancé il y a plus de deux ans.

Devant ce constat, les organisations syndicales utiliseront tous les moyens nécessaires pour faire entendre la voix des salariés et obtenir les informations indispensables sur leur avenir que la direction refuse à ce jour de communiquer aux élus.
Par ailleurs, nous constatons que nous nous trouvons de fait devant un délit d’entrave de l’instance. Il est constitué par la décision de la direction de mettre un terme à l’activité du service de l’autopromotion et habillage au 31 décembre 2024 : Une décision qui n’a jamais été abordée en CSE.

Pour toutes ces raisons, les élus suspendent cette réunion extraordinaire.

Fait à Malakoff, le 5 décembre 2024

POUR : 11
CONTRE : 0

(**) en loucedé : locution adverbiale familière qui signifie « En douce, sans se faire remarquer »

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Le SNPCA-CGC qui dénonce depuis un bon moment l’attitude inadmissible et méprisante de cette direction s’est donc attaché à ce terme pour sa dernière publication :  

« En loucedé !

Voilà en résumé la nouvelle technique managériale de la direction de l’établissement de Malakoff : en loucedé ! Ou comment appliquer des décisions managériales sans trop respecter les IRP (les Instances Représentatives des Personnels) et le fonctionnement de l’entreprise !

Pour preuve : pas ou peu de documents présentés aux représentants ÉLUS des personnels ! Et quand documents il y a, la plupart sont souvent indignes d’être présentés en instances et distribués sans respect des délais réglementaires.

Ajouter à cela : des décisions managériales de dernière minute avec des changements incessants à la tête des services. Une véritable valse des directeurs(trices) ! Des directeurs(trices) qui ne rendent pas de compte sur leur gestion qu’elle soit positive comme négative. A l’image de tant de femmes et d’hommes politiques qui siègent dans les instances dirigeantes de l’État… C’est dire !

Résultat : aucune stabilité au travail et une dégradation constante des conditions de travail avec augmentations des tensions au sein des services.

Une manière abjecte de gérer des personnels et surtout de ne pas assumer ses responsabilités : celles d’être au service de TOUS les salariés ! Et PAS de seuls intérêts personnels pourtant incompatibles …

Que penser de toutes ces primes sur objectif et AUTRES (!) touchées pour servir le capitaine du bateau et non l’intérêt de l’entreprise, qui plus est une entreprise de service public ?

Où est le professionnalisme des responsables de l’établissement ainsi que ceux du Pôle Outre-mer qui imposent des injonctions aberrantes voire irresponsables aux uns et aux autres ?

Où est la sincérité de celles et ceux censés donner un cap maitrisé aux salariés, non pour aller dans le mur mais au contraire pour permettre au bateau de naviguer sereinement (y compris dans la tempête !) et le cas échéant de rejoindre sa destination ?

Et de la rejoindre de surcroit avec tous ses membres à bord et un navire qui tienne la mer !

Où est l’exemple donné par le ou la capitaine du navire ?

Où est la responsabilité citoyenne et morale des dirigeants de l’établissement de Malakoff comme ceux du Pôle Outre-mer de se battre et non de servir la soupe à une direction générale qui bafoue les missions qui sont dévolues à l’établissement de la rue Danton ?

Qu’est devenue la mission d’assurer la visibilité des outre-mer partout dans le monde, sur les antennes TV – radio – web et sur les réseaux sociaux en lien et collaboration et au service de nos collègues des stations des 1ère avec toujours moins de moyens, de personnels et une multiplication des pannes techniques, informatiques (et tant d’autres) du fait de l’abandon du site de Malakoff par la direction générale du groupe France Télévisions ?…

Tant d’alertes et de questions posées depuis des années en instance(s) et auprès des intéressé(es) par le SNPCA-CGC mais que les directions successives vouent aux gémonies…

Le principe de réalité est là. Malheureusement : bien là ! » 

Il semble que depuis cette suspension de séance, face à ce texte adopté unanimement du côté du Siège, on a finalement compris le danger d’embrasement et on essaierait (il faut le mettre au conditionnel) d’arrêter l’incendie qui risque de se propager à la vitesse grand V.

Le départ de Sylvie Gengoul sera-t-il suffisant pour calmer des salariés chauffé à blanc en métropole comme dans les territoires  ?