La CGC et l’UNSA ensemble pour empêcher que Malakoff devienne un laboratoire expérimental pour France Télévisions !

La CGC et l’UNSA sont réunies pour empêcher que Malakoff devienne un laboratoire expérimental pour FTV !

Les réponses aux élus du dernier CE-Siège des 19 et 20 septembre dernier de la direction du Pôle Outre-mer lors du point sur France Ô, sont très loin d’être rassurantes concernant l’avenir des salariés de la chaîne des Outre-mer !

La seule chose que Walles Kotra (le DG) garantit, c’est que l’activité de France Ô devrait se poursuivre jusque fin juin 2019. Après ? C’est le brouillard ou plus exactement l’opacité la plus totale ! (Au moins dans le brouillard, on y voit encore à quelques mètres !)

A partir de juillet 2019, plus aucune visibilité… Ce ne sont pour l’heure que vœux pieux et bonnes intentions. La Direction du Pôle Outre-mer, en lien avec Takis Candilis le numéro deux chargé des programmes – c’est ce qu’elle prétend – a beau dire qu’elle continue de travailler sur le sujet et vouloir rassurer sur sa capacité à se mobiliser… elle ne rassure personne, lorsqu’elle annonce qu’un cabinet conseil (un de plus et à quel tarif) est chargé de réfléchir et est mandaté pour auditionner une quinzaine de salariés de Malakoff ?!? Son objectif : recueillir les propositions et les souhaits des salariés pour construire l’après- France Ô.

Décidément France Télés a toujours de l’argent quand il s’agit de faire travailler des prestataires extérieurs et jamais quand il s’agit de salariés du groupe !

La Direction du Pôle Outre-mer serait-elle donc en panne de bonnes idées pour l’après France Ô ? Quel après ? Et pourquoi faire ? (Cf. le rapport parlementaire rendu sous la houlette de la Députée Frédérique Dumas qui prenant l’exemple anglais de BBC 3, précisant qu’une chaine qui bascule sur le Web abandonnant sa diffusion hertzienne perd 85 % de ses téléspectateurs).

La CGC et l’UNSA qui en ont bien conscience, ne laisseront en aucun cas un tel scénario se dérouler, n’en déplaise à certains.

Le problème est bien évidement plus profond car faire de la télé et de la radio, le Pôle Outre-mer en a l’habitude entre France Ô et les 1eres. Même si on peut toujours faire beaucoup mieux !

Non, le problème : c’est le numérique ! Vous savez… ce mot que la Direction de FTV utilise à tout bout de champs comme la panacée et seul avenir possible du Groupe afin de mieux justifier ses coupes sombres, ses coups de rabots et ses fermetures d’activités pures et simples comme France 4 et France Ô.

Ils sont quelques-uns à n’avoir que ce mot à la bouche. Au fait, c’est quoi le numérique ? On fait quoi dans/avec le numérique ?

Obnubilée par la fin de France Ô, la Direction du Pôle Outre-mer reconnaît en réalité à demi-mot qu’elle n’en sait fichtre rien et qu’elle va par conséquent demander leur avis à des salariés ! Lesquels ? Pourquoi 15 ? Comment seront-ils choisis ?

Seule info donnée aux élus : France Ô ne sera pas diffusée sur le net (c’est donc bien la confirmation de la fermeture pure et simple de France Ô contrairement à ce que la Direction de France télévisions avait annoncée au départ !). La chaîne des Outre-mer sera remplacée par un portail Outre-mer sur le net, sorte de grand gloubi-boulga dans lequel il va falloir « inventer », comme l’a précisé Daniel Grillon, le nouveau grand manitou des programmes ultramarins, expert dans l’art de dire sans dire ou de ne rien dire en le disant…. (Faites-moi confiance ! Cela ne vous rappelle rien ?) Un portail qu’il va falloir abonder de… plein de choses que l’on ne sait pas tellement faire ou même pas faire du tout. Quant aux mauvais esprits qui n’y croiraient pas, qu’ils soient rassurés la Direction Générale de FTV et celle de FTV-Université l’ont promis « des budgets conséquents et exceptionnels de formation sont en cours de déblocage pour permettre aux salariés de Malakoff qui vont perdre leur activité de se reconvertir ! »… Comprendre : nombre de salariés vont devoir apprendre de nouveaux métiers et devenir des multi : Multi-compétents, multi-polyvalents et multi-disponibles ! Ce serait ça la grande « révolution » du net ! Quelle énorme farce !

La CGC et l’UNSA sont loin de s’opposer à l’évolution des métiers face au numérique et à l’accompagnement les salariés dans cette « révolution»…au contraire ! La CGC et l’UNSA se réjouissent que des moyens soient alloués pour former et faire évoluer les femmes et les hommes de l’entreprise pour adapter leurs métiers. Le problème, c’est que la CGC et l’UNSA ne disposent d’aucune visibilité sur pourquoi le faire et comment le faire ! Nos craintes sont que le numérique justifie :

  • Des suppressions de postes pour celles et ceux qui seront dans l’incapacité de s’adapter à ce nouveau modèle d’information, de divertissement, d’éducation et de programmes.
  • Des horaires et des disponibilités toujours plus longs pour répondre aux « exigences » du numérique qui feront qu’il faudra toujours modifier, créer, abonder le Net… bref nourrir la « bête »!… et ce avec des multi-compétences transformant les salariés en femmes et hommes-couteaux suisses du service public de l’audiovisuel français ! Par conséquent : des gens moins qualifiés et moins experts dans leurs cœurs de métier !

La CGC et l’UNSA soutiennent et encouragent évidemment les évolutions de carrière mais pas la disparition pure et simple des savoir-faire, des expertises par métier… bref ce que l’on appelle les pros !!!

Derrière la disparition de France Ô (et France 4), ce dont ne veulent pas la CGC et l’UNSA, c’est de ce « laboratoire expérimental » que va devenir le site de Malakoff car c’est en réalité de cela dont il s’agit : les salariés de France Ô et de Malakoff vont servir de cobayes pour France Télévisions afin de mettre en place les missions du Groupe pour demain sur le numérique AU RISQUE DE DÉLAISSER NOS CŒURS DE MÉTIER QUE SONT LA TV ET LA RADIO ET DONT NOUS, à la CGC et à l’UNSA, SOMMES CONVAINCUS QU’ILS SE POURSUIVRONT ENCORE LONGTEMPS !

Les enfants et les jeunes d’aujourd’hui seront les adultes de demain et voudront consommer eux aussi de la télé et de la radio !!!
La CGC et l’UNSA se battront pour que ce labo expérimental ne se fasse pas et en tous cas pas au détriment des salariés du site de Malakoff et des salariés du groupe FTV en général ! Tant dans le maintien des emplois que des compétences des uns et des autres et des reconnaissances salariales qui vont de pair !

Enfin, dernière point et pas des moindres : la visibilité des Outre-mer tant vantée par la Direction sur les autres chaînes du groupe : la désormais « fameuse unité Outre-mer » pilotée par le duo Walles Kotra/Daniel Grillon mais dirigée effectivement par le supra Directeur de tous les programmes FTV Takis Candilis.

Ce dernier, comme la direction du Pôle Outre-mer, a promis, juré, craché aux élus du dernier CE-Siège que « tout sera fait pour augmenter cette visibilité notamment grâce à la transversalité des programmes et des moyens » (Tiens donc : ne serait-ce pas le retour à l’ère Carolis ? – Décidément : à France Télévisions, on ne cesse de déconstruire et reconstruire en permanence ce que les prédécesseurs ont fait ou défait avec l’argent du contribuable, pas son propre argent bien entendu).

La CGC et l’UNSA ne cessent de réclamer depuis des années que les documentaires de France Ô – (petit rappel : France Ô est le deuxième producteur de docs à FTV !) soient diffusés dans un premier temps en troisième partie de soirée sur France 3, ou l’après-midi et sur France 5, histoire d’ancrer cette visibilité. Puis de faire évoluer ces diffusions par la suite en fonction des audiences et des demandes.
Une manière aussi de pérenniser leur production (montage, étalo, mixage, palettes, thèques, enregistrements plateaux, administratifs et communication) sur le site de Malakoff, reconnu pour son savoir-faire en la matière mais aussi de permettre aussi surtout au site de Malakoff de poursuivre sa mission historique : servir et fournir les chaînes 1ères !

Quant à l’info : la direction du Pôle Outre-mer s’engage à maintenir à Malakoff une agence de presse au service des rédactions ultramarines (tout en sachant – NDLR – que des rédactions du siège lorgnent sur les ETP de la rédaction Outre-mer). Pour faire quoi, comment, avec quels moyens et quels personnels ?

La CGC et l’UNSA se battent et continueront de se battre pour que l’information au service des 1ères et des ultramarins de l’Hexagone demeure l’une des missions essentielles de l’après France Ô pour les salariés de Malakoff concernés en lien avec les autres rédactions du Groupe France télévisions, avec une exigence non négociable : le maintien du métier de journaliste, tel qu’énoncé et précisé dans la Convention nationale des journalistes (des journalistes auteurs de leur travail !) et non pas des sortes de robots manipulés pour dire, écrire, montrer et témoigner, ce que les directions de l’info leur imposent ! Le reportage : c’est l’art d’aller enquêter et vérifier sur le terrain, pas d’aller chercher ce qui a déjà été décidé de publier ! Et de le faire, bien évidemment, avec des personnels techniques et administratifs (PTA) pleinement reconnus elles et eux-aussi dans leurs cœurs de métier !

Pour la CGC et l’UNSA: le maintien de tous ces projets et activités sur le site de Malakoff seront la seule garantie de la visibilité des Outre-mer dans l’Hexagone comme dans les territoires français ultramarins !

 

Paris, le 25 septembre 2018

 

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