Stéphane Bijoux – 10ème sur la liste de la République en Marche aux Européennes – aurait démissionné de ses fonctions de Directeur des rédactions du Pôle outre-mer (France Ô et les 1ère) pour faire campagne !
Démission peut-être, mais pas de France Télévisions ! Il ferait toujours partie des effectifs et ne serait qu’en réserve de son poste comme le montrent les places de concert que vient de lui attribuer le CSE Malakoff géré par le tandem CGT/FO.
Pratiquement sûr d’être élu député européen (quoi que), Bijoux parade. Sauf que son parachutage sur la liste Renaissance de La République en Marche (LREM) ne cesse de provoquer l’indignation.
Il a beau chanter sur tous les toits qu’il est réunionnais… et alors ?!?
Nombreux sont les salariés de France Télés à s’interroger désormais sur tout un tas de faits édifiants :
Le chantre du web qui n’a cessé d’imposer aux salariés du Pôle outre-mer le « web web web » à tout bout de champ afin d’être très présent sur le numérique et les réseaux sociaux, n’avait plus – vérification faite – twitté depuis le 12 septembre 2017. Là comme par miracle, retour au tweet pour soutenir… sa candidature ! « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! »
Les personnels s’interrogent aussi sur l’histoire qui a valu une motion de défiance à Daniel Grillon, alors Directeur des antennes et des programmes pour France Ô et les 1ere (une motion due en partie à l’intempestive rupture d’antenne de la chaine des outre-mer le 27 septembre dernier vers 18h00 pour mettre en direct l’interview d’Emmanuel Macron alors en déplacement aux Antilles). Ils sont de plus en plus convaincus que la demande ne pouvait émaner que de Stéphane Bijoux lui-même et non de Daniel Grillon qui s’y serait opposé et qui, de facto, a essuyé cette motion en lieu et place de Bijoux !
Tous les Voyages Officiels d’Emmanuel Macron récents en Outre-mer se sont d’ailleurs faits en présence de Stéphane Bijoux au motif qu’il était-là pour « coordonner le travail des équipes rédactionnelles sur place ! »
Toutes ces questions et bien d’autres, à commencer par le celles que relate le SNJ dans son récent tract (ci-après) où il considère le fait que Stéphane Bijoux en ne se retirant pas en amont de ses responsabilités éditoriales avant d’entrer en politique, a commis une faute professionnelle !
Le comble est quand même de savoir désormais qui va assurer les interviews du candidat politique Stéphane Bijoux à l’avenir à FTV, au pôle Outre-mer et surtout à France Ô et dans les 1eres ?
La demande d’une éventuelle sanction du CSA et/ou de la Commission de la carte de presse est plus d’actualité que jamais !
« Démission de Stéphane… Bijoux Merci patron !
Lorsque vous avez choisi de vous engager en politique, vous étiez encore directeur des rédactions des 1ères et France ô. Rien ne vous interdit, et heureusement, de traverser la ligne qui sépare le journalisme de l’action politique mais, vous le savez, cette ligne doit être franchie de manière claire, franche, et de préférence largement en amont des échéances pour éviter le conflit d’intérêt. Or, nous avons appris votre présence sur la liste LREM pour les élections européennes avant d’apprendre votre démission : vous avez donc clairement mordu la planche en prenant votre élan.
L’avenir dira si cela vous disqualifie en tant qu’homme politique, mais le risque que vous avez pris c’est de nous disqualifier, nous, journalistes des rédactions que vous dirigiez, auprès d’un public méfiant quant à la proximité entre audiovisuel public et pouvoir politique. Merci ! Merci aussi de plonger dans le doute, la sidération ou la colère, ou les trois à la fois, les salariés de France Ô, et des rédactions des 1ère, qui croyaient que vous défendiez leur avenir auprès de l’actionnaire, alors que vous aviez probablement déjà adhéré au programme de démantèlement qui s’annonce.
Merci ! Merci encore pour les rédactions de Réunion La 1ère qui devront expliquer à leur public que la présentatrice du journal télé, votre épouse, peut tout à fait continuer à présenter les journaux pendant cette période de campagne électorale. Nous avons bien noté qu’elle ne mènera pas d’interview politique et qu’elle quitterait l’antenne le temps de votre possible campagne sur le territoire réunionnais (on devrait donc éviter, quand même, qu’elle vous interviewe). Il n’est pas question pour nous de mettre en doute ses qualités professionnelles et son indépendance, mais comprenez que vous livrez les journalistes de Réunion La 1ère au feu des critiques de ceux qui les perçoivent déjà comme soumis au pouvoir. Merci pour eux !
Réunion la 1ère, le 3 avril 2019 »
Pour lire le tract du SNJ, cliquez ICI