Les élections professionnelles de France Télévisions se tiennent dans le contexte le plus alarmant que les salariés aient connu jusqu’alors.
Quelle que soit notre chaîne, nous sommes tous confrontés à la remise en question soudaine, arbitraire et brutale de nos situations professionnelles, de manière déjà dramatique pour beaucoup – en particulier les collègues de France Ô et France 4 qui sont les premiers touchés – mais aussi plus insidieuse pour l’ensemble du personnel qui n’en peut plus.
A la politique de ponction budgétaire tous azimuts décidée par le gouvernement, s’ajoute une gestion erratique de la direction et, à présent, son zèle – sans qu’aucun texte ne justifie quoi que ce soit – à réduire massivement les effectifs par tous les moyens.
Il y a un mois, Françoise Nyssen et Delphine Ernotte avaient lancé l’offensive ensemble. La première avait affirmé sa volonté de voir l’audiovisuel public se transformer avant tout en éditeur de programmes. Vocable qu’utilisent les syndicats alliés de la direction comme une cause entendue ! Il n’y a rien de plus trompeur car l’activité d’éditeur ne s’accompagne pas forcément de la fabrication de programmes ! La preuve en est que nos moyens de fabrication internes se réduisent jour après jour comme peau de chagrin…hormis ceux dédiés au nouveau feuilleton de France 2 dont on fait grand bruit pour mieux cacher l’assèchement général.
Par ailleurs, cette seule activité d’éditeur de programmes pour France Télévisions ne tient pas la route une seconde face aux géants comme Netflix ou Amazon…
Autre annonce de la ministre validée par Delphine Ernotte « L’Outremer doit avoir une place centrale dans nos offres ! »…C’est sans doute pour cela et en toute logique que fut prise la décision de basculer dans un premier temps France 4 sur le Web pour ne pas dire la fermer comme France Ô (personne n’étant dupe de sa continuité numérique) ! afin de faire croire que cela ferait des économies.
La vérité inavouable est que les dirigeants de France Ô informés par le huitième étage qu’ils seraient les premiers sacrifiés, ne mouftent pas espérant certainement sauver leur peau et pris au dépourvu par l’attaque conjuguée Nyssen/Ernotte qu’ils acceptent finalement, n’ont plus pour seule mission que d’accompagner les salariés…vers quoi ? Nul ne sait.
Il n’est pas question de les laisser faire comme il n’est pas question non plus de faire prendre le même chemin pour nos collègues de France 4.
« Faisons d’une contrainte une opportunité ! » ont déclaré les dirigeants de France Ô lors du dernier C.E. Pourtant aux questions insistantes et précises des élus sur le devenir des salariés de la chaîne, il est clairement apparu que ces derniers étaient destinés à être baladés de formation en formation (numériques bien évidemment. Merci mais la ficelle est énorme !) et ce jusqu’à épuisement psychologique des concernés.
Delphine Ernotte allait même jusqu’à conclure ces annonces par un cynique: « Dès septembre, vous serez pleinement associés à la construction de notre feuille de route. Je reviendrai vers vous pour vous préciser les modalités de cette collaboration ».
S’agirait-il des courriers aux 2000 salariés visés par le plan de suppression de postes déjà budgété ? A moins qu’il ne s’agisse des impérieuses « invitations » à ces séminaires visant à placer les salariés en situation d’endosser la responsabilité de leur future éviction ?
Takis Candilis, parachuté « deus ex machina » des programmes, a l’expérience en cette matière. L’ex-dirigeant de Banijay Studios France (dont les salariés se souviennent…pour cause) déclarait le 11 juin au Figaro : « Aujourd’hui, nous mettons les contenus tout en haut, CONTENT FIRST ! » …et de promouvoir aujourd’hui l’organisation non plus par chaînes mais transversale. Nombreux sont les salariés de France Télévisions qui ont déjà expérimenté cette transversalité en travaillant gratuitement pour France Info sous la pression de leur N+1.
Dans ce contexte de casse programmée de la télé publique, les intérêts de salariés de France Télévisions ne peuvent être défendus que par des élus ne craignant pas d’exprimer la vérité des choses…pas par des aboyeurs permanents au service de la direction qui font mine de s’insurger contre elle dans leurs publications mais qui signent en coulisses avec la direction tous les accords même les plus tordus ou les plus secrets.
Il convient de marquer un coup d’arrêt à ce pathétique jeu de dupes et donner les moyens de se battre à ceux qui le veulent afin de défendre sans concession notre outil de travail. La politique de l’autruche serait mortifère.
C’est dans cet objectif et partageant les mêmes valeurs et le même attachement à une télévision publique citoyenne fabriquée par des professionnels respectueux de leurs métiers, que CGC et UNSA ont décidé d’unir leurs forces et leur expérience pour déjouer les plans destructeurs en cours.
Les salariés de France Télévisions en ont ras le bol d’être infantilisés et menés en bateau par des dirigeants dont la servilité envers le dernier pouvoir en place est le dénominateur commun.
Quel que soit votre secteur d’activité, quelle que soit votre situation personnelle, nous n’avons qu’un but être à vos côtés et stopper cet invraisemblable rouleau compresseur que, tous ensemble, nous pouvons stopper afin de redonner ses lettres de noblesse à la télévision publique.
Battons-nous ensemble. Optez pour le vrai changement.
Du 28 septembre au 4 octobre,
Votez & faites voter pour les listes de candidats UNSA-CGC
Paris, le 26.09.2018
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