LES SALARIÉS DE LA FABRIQUE, UNIS COMME JAMAIS, ATTENDENT LA SUITE…

LES SALARIÉS DE LA FABRIQUE, UNIS COMME JAMAIS, ATTENDENT LA SUITE…

Le mouvement de grève du service lumière demandant le retrait du projet de réorganisation proposé par la direction, en était à son septième jour ce dimanche 20 juin, date de la soirée électorale du premier tour des Régionales.

Après une semaine de conflit, un protocole de levé de préavis était enfin signé à deux heures du début de l’antenne.

Ce protocole garantit la présence de deux chefs éclairagistes par émission (plateau/régie) au lieu d’un seul prévu initialement. Des réunions entre la direction et les salariés concernés vont maintenant s’organiser pour faire évoluer le projet initial de la direction, prenant en compte des éléments du projet alternatif proposé par le service éclairage. Espérons que ces discussions seront constructives et que des propositions seront intégrées. Il y aura forcément des choses à retenir puisque ce projet alternatif, issu de salariés qui font le job au quotidien, propose des solutions pragmatiques (notion de référent par plateau) qui semblent plus rassurantes pour un bon fonctionnement que les notions de brigades (deux personnes « volantes » pour gérer 4 plateaux) proposées par la direction. A suivre…

Une chose est sûre, ce conflit a été riche en enseignements. Cela commence par la présentation d’un projet voulu par une direction coupée de ses salariés, puis débouche sur un préavis de grève qui fait suite au vote unanime des représentants des salariés au CSE du siège contre le projet. Trois jours de grève s’écoulèrent alors sans aucune discussion pour personne ! Comment une telle chose a-t-elle été possible de la part de la direction ?

C’est à ce moment-là que le SNPCA-CGC a démarré son travail de médiation pour remettre les gens autour de la table, pour travailler sur des solutions, pour ne pas laisser ce conflit se prolonger sans réelle issue. De nombreuses propositions ont été faites par notre organisation syndicale durant les trois derniers jours. La direction est restée rigide, en privilégiant la posture de « on ne lâche rien » plutôt que d’aller à l’apaisement et la résolution du conflit.

En décidant, vendredi midi, d’envoyer la lumière sur le plateau C sans en avertir qui que ce soit, la direction a mis le feu ! Pas sur le plateau heureusement mais cela aurait pu arriver voire pire puisqu’il faut le rappeler, un rapport d’expertise a rendu des conclusions accablantes en termes de sécurité pour les installations et les personnes.

Non, la direction a mis le feu en refusant le dialogue social avec un mépris des salariés rarement vu. Tous les personnels techniques ont été choqués par cet acte puisque toute la puissance a été envoyée par des membres de la direction ne connaissant pas l’installation. Les électriciens éclairagistes, certes en grève mais pas inconscients, auraient pu donner des consignes garantissant la sécurité de tous. D’ailleurs, le lendemain, la direction a changé de technique en annonçant la même intention d’envoyer la lumière et les salariés grévistes ont proposé d’être présents à l’allumage. Les deux huissiers de justice et la responsable maison de la sécurité qui étaient présents l’attestent ! 

Bref, l’incendie allumé, c’est alors une mobilisation sans précédent qui s’est mise en place. La totalité des personnels techniques prévus sur la soirée électorale se sont réunis afin d’apporter leur soutien à leurs collègues. A partir de là, la soirée électorale n’aurait plus de son, plus d’image mais seulement de la lumière…un vrai paradoxe !

Les salariés de la Fabrique sont aujourd’hui unis comme jamais.

La surcharge de travail, les baisses d’effectifs, l’hyper mutualisation et  l’hyper optimisation qui font courir les salariés d’un plateau à un autre ou enchaîner les émissions sans pause, les plannings chargés d’une semaine sur l’autre avec un nombre trop élevé de jours de travail successifs sur deux semaines, l’impossibilité de prendre du temps (congés ou récups’) pour se reposer …Tous ces problèmes, évoqués d’abord auprès des managers mais aussi lors de réunions de service n’ont jamais été traités.

La mobilisation de la quasi-totalité des personnels s’agissant du préavis déposé par le SNPCA-CGC le 11 février 2021, a peut-être fait comprendre à la direction qu’il était urgent de gérer ces problèmes.

15 réunions des services organisées, des ateliers plateaux / régies qui se sont greffés aux ateliers de la vidéo mobile ayant également son lot de soucis…toutes ces réunions sans aucun retour vers les salariés. Trop de réunions sans résultats. La direction le sait, nous lui avons dit, elle doit revenir vers les personnels pour dire ce qu’elle compte faire pour eux et résoudre les problèmes.

Que la direction le sache, heureusement que le préavis de grève des éclairagistes a été levé, car c’est bien un élargissement du mouvement qui aurait eu lieu tant le ras-le-bol des personnels est grand !

Les réunions sur la réorganisation du service lumière entre les salariés concernés et la direction vont commencer, des retours sur toutes les réunions et ateliers sont attendus… il y a du travail, beaucoup de travail.

Le SNPCA-CGC qui a soutenu sans faille les éclairagistes durant ce conflit, restera bien évidemment vigilant sur la suite. Vous l’avez vu, vous savez qui fait quoi. Nous sommes aujourd’hui des plus motivés pour vous défendre et c’est la moindre des choses, au regard de cette démonstration de solidarité et d’unité qui a eu lieu ce week-end.  

Enfin, nous sommes fiers de constater que les missions de service public qui nous incombent restent un élément important et fédérateur pour tous malgré le tumulte ambiant !

La soirée électorale a certes eu lieu… maintenant la balle est dans le camp de la direction.

Paris, le 22 juin 2021

Pour lire la communication en PDF. LES SALARIÉS DE LA FABRIQUE UNIS COMME JAMAIS