Le Covid a encore bon dos ! Quand il s’agit d’adapter la vie de l’entreprise dans leurs intérêts, les dirigeants du pôle outre-mer comme ceux de France Télévisions savent trouver les parades, en ces temps de pandémie.
Lorsqu’il s’agit en revanche de remplir des missions qui ne les intéressent guère, ils savent passer outre.
C’est le cas du lien social dans l’entreprise et particulièrement au sein du site de Malakoff très éprouvé ces dernières années. D’ailleurs, les salariés ont pu noter récemment à quel point ils étaient transparents. Le 10 février dernier, Delphine Ernotte est venue à Malakoff se réjouir sur place du lancement de Culturebox sur les cendres du canal 19 dédié à France Ô…
Pas un mot pour remercier ceux qui partent, pas une attention à l’égard des personnels toujours sidérés par la disparition de leur chaîne… Pas un soutien, pas un compliment au travail poursuivi au service de la visibilité des outre-mer. C’est dire !
Depuis le début de la crise, les dirigeants du pôle Outre-mer ont su multiplier les communiqués pour informer les personnels de tel ou tel promo, de telle ou telle décision les mettant en avant ou encore de la réalisation de tel programme mais surtout afin d’annoncer les nominations de haut-cadres et de fonctions de direction.
En revanche, rien au regard de la situation sanitaire qui a éparpillé les personnels entre l’établissement et leur domicile, sur ce que deviennent les petites mains ! Entre les départs en retraite, les arrêts maladie longue durée, les décès, les mutations, les fins de contrats, les retours Outre-mer ou les transferts dans l’établissement, rien. La communication interne est aux abonnés absents !
Là où à Malakoff comme dans l’ensemble des établissements d’Outre-mer, ce fameux lien social a toujours été une force et une singularité – nombre de salariés arrivés chez nous du siège l’ayant très souvent souligné et encouragé – désormais, Covid oblige, il a totalement disparu.
– Quel « message » est adressé aux salariés quand un ancien collègue disparaît et que la com’ interne n’en parle pas au moins pour informer les personnels mais surtout pour honorer sa mémoire comme il est de tradition ?
– Quel choc psychologique peut ressentir telle ou tel, lorsqu’au moment de partir en retraite après des années et des années de collaboration, de travail et d’investissement, il quitte l’établissement donc l’entreprise en toute discrétion, sans un mot aux collègues, sans une note de com’ pour se féliciter du travail effectué ?
– Quel sentiment peut éprouver tel collaborateur venu d’outre-mer effectuer un remplacement, une mission, un échange avec tel autre et s’en retourne au pays comme s’il n’avait jamais été là ?
– Combien de salariés en télétravail, déconnectés de la vie quotidienne au sein de l’établissement, ignorent des informations essentielles sur ce que devient telle ou tel collègue ! Souvent, ils finissent par apprendre les changements des semaines voire des mois après, à l’occasion d’un passage dans l’établissement, d’un appel ou d’une visioconférence.
Que sommes-nous devenus, nous les salariés de Malakoff désormais ?!?… Des matricules ! La déshumanisation, pire, la désincarnation est à l’œuvre rue Danton… Cette attitude ne fait qu’encourager le sentiment exprimé par de plus en plus de collaborateurs : “À quoi bon ? A quoi bon se décarcasser s’il n’y a pas de reconnaissance ?”
Cela ne relève-t-il pas purement et simplement des fameux risques psychosociaux au travail ? C’est ce que pensent et dénoncent haut et fort le SNPCA-CGC et l’UNSA !
Alors certes, le Covid a chamboulé nos habitudes. Plus question de faire des pots de départs comme c’est la tradition du moins pour le moment, en raison des exigences de distanciation au travail. C’est là, précisément, que la com’ interne a plus que jamais un rôle stratégique à jouer pour maintenir ce lien social si nécessaire au sein d’une entreprise, d’un pôle et d’un établissement or, aujourd’hui, elle semble souvent déconnectée de la vie de l’établissement et surtout de ses salariés !
Plus que jamais, le Covid nous pousse à nous réinventer et à nous organiser pour que l’essentiel : l’humain donc, ne disparaisse pas ! Plus la crise dure et plus les enseignements qui remontent dans notre société civile comme professionnelle devraient être tirés comme être attentif à l’autre, aux personnels et à leur santé ! Force est de constater qu’à Malakoff, nous en sommes très loin.
Le SNPCA-CGC et l’UNSA exigent que des mesures soient prises au plus vite pour rétablir ce lien social indispensable à l’équilibre psychique, psychologique et professionnel des salariés.
Le SNPCA-CGC et l’UNSA réclament qu’une communication régulière en interne soit assurée pour informer les salariés des changements de postes, des départs en retraite, des disparitions notamment, etc… afin de maintenir et retrouver cette solidarité entre les personnels, dans le respect des traditions et des valeurs si chères et si essentielles à tous les territoires d’Outre-mer comme en hexagone…
Malakoff : le 23 février 2021